DiscoverDans la presseBoycott du journal Haaretz : "Une nouvelle étape vers le démantèlement de la démocratie israélienne"
Boycott du journal Haaretz : "Une nouvelle étape vers le démantèlement de la démocratie israélienne"

Boycott du journal Haaretz : "Une nouvelle étape vers le démantèlement de la démocratie israélienne"

Update: 2024-11-25
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A la Une de la presse, lundi 25 novembre, la décision du gouvernement israélien de boycotter le journal de gauche Haaretz. Le début du sommet de Pusan, en Corée du sud, pour tenter de limiter la pollution liée au plastique. Des révélations sur les pratiques de TotalEnergies au Mozambique. Et la Journée internationale de l’élimination des violences faites aux femmes.

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À la Une de la presse, la décision, hier, du gouvernement israélien de boycotter le journal de gauche Haaretz. D’après Haaretz, qui est également le plus ancien quotidien israélien toujours en activité, fondé en 1919 - avant même la création de l’Etat d’Israël -, le gouvernement de Netanyahu justifie sa décision d’interdire aux institutions de l’Etat tout contact et publications dans le quotidien par le fait que "de nombreux éditoriaux" du journal auraient porté atteinte, selon lui, "à la légitimité de l'État d'Israël et à son droit à l'autodéfense", mais aussi en raison des récents propos du directeur de la publication de Haaretz "soutenant le terrorisme". Le journal précise que ces accusations font suite à une déclaration d’Amos Schocken, lors d’une conférence à Londres, le mois dernier, qu’il avait ouverte en déclarant notamment que le gouvernement de Netanyahu était "si désastreux et avait tellement dénaturé le sionisme que le seul recours était que la communauté internationale lui impose des sanctions, comme elle l'avait fait pour changer l'Afrique du Sud de l'apartheid". Haaretz dénonce "une résolution opportuniste" marquant "une nouvelle étape dans le parcours de Nétanyahou vers le démantèlement de la démocratie israélienne" et assure qu’il "ne reculera pas".

A la Une également ce matin, ce nouveau rendez-vous de la diplomatie environnementale, à partir d’aujourd’hui à Pusan, en Corée du sud. La COP29 à peine terminée, The Korea Times annonce la rencontre des délégués de 175 pays pour "finaliser" un traité mondial mettant fin à la pollution plastique. The Guardian s’alarme du "fossé grandissant" entre les pays producteurs de plastique et les autres, alors que l’utilisation de ce matériau pourrait tripler à l’échelle mondiale d’ici 2060 et avec elle la quantité de déchets plastiques, dont la toxicité pour la santé et l’environnement est avéré. D’après le journal, les Etats-Unis, qui font partie des plus gros producteurs de plastique, ont fait savoir qu’ils "soutiendraient un traité prévoyant une limitation de la production, mais le retour imminent de Donald Trump, partisan des énergies fossiles, (aurait) suscité des doutes". D’où le scepticisme de L’Humanité, le quotidien communiste français, qui se demande si la communauté internationale se dirige vers "un nouvel accord en toc", "après l’échec cuisant" de la COP29 sur le climat.

A la rubrique environnement et politique, également, les révélations du Monde sur les agissements de Total au Mozambique. Le journal affirme que le groupe énergétique français savait, dès 2021, que les soldats chargés de protéger son site gazier de Cabo Delgado, au nord-est du pays étaient accusés de violenter, d’enlever et de tuer des civils - des exactions dont avait d’ailleurs déjà fait état le site américain Politico, qui avait rapporté que l’armée mozambicaine avait notamment séquestré et torturé des dizaines de civils dans des conteneurs métalliques pendant plusieurs semaines sur les terres octroyées au projet de Total, à l’été 2021. La connaissance de ces exactions n’a pas empêché Total de continuer à verser, pendant plusieurs années, une indemnité aux soldats mozambicains pourtant conditionnée, théoriquement, au respect des droits humains, d’après Le Monde, qui a consulté des documents internes du groupe Total  décrivant la longue liste de violences contre les civils dans un compte-rendu datant de septembre 2021.

La presse française et internationale revient aussi largement sur la Journée internationale de l’élimination des violences faites aux femmes, aujourd’hui. "Chi le ascolta?" (Qui les écoute?), interroge le journal italien La Stampa cite en Une de couleur rouge sang les alertes lancées en vain par plusieurs femmes tuées par leur conjoint, notamment Giulia Cecchettin, dont le meurtre, en 2023, par son ex-conjoint avait bouleversé le pays. Si la mort de Giulia a conduit à l’adoption de mesures pour renforcer la protection des femmes, certains, à l’image du très droitier Libero, reprochent aux féministes italiennes de chercher, en réalité, à "détruire le patriarcat". Un débat qu’on retrouve en France autour du groupe féministe de droite Nemesis, créé en 2019 et présenté par Le Figaro comme un collectif de militantes "identitaires" ayant "investi les angles morts de la gauche ", à commencer par " le sujet tabou de l’immigration". Le Monde, qui rappelle que Nemesis est le nom de la déesse grecque de la vengeance, évoque, lui, "des identitaires grimées en féministes", qui "ne cessent d’attribuer aux immigrés et aux musulmans la responsabilité des violences sexuelles".

On ne se quitte pas là-dessus. Alors que débutent aujourd’hui les réquisitions dans le procès des viols de Gisèle Pélicot, La Provence se demande s’il y aura un "après Mazan", si cette affaire va faire "avancer" le débat sur le consentement. Peut-on espérer des avancées dans la lutte contre les violences faites aux femmes ? Les associations féministes françaises, en tout cas, saluent la décision du gouvernement d’élargir la possibilité, jusque-là expérimentale, de porter plainte dans les hôpitaux, selon le site de France Info, tout comme elles ont salué, aussi, la mise en place de l’aide universelle d’urgence, il y a un an, pour soutenir les femmes dans les cas de séparation d’un conjoint violent, d’après Libération. Les auteurs de violences conjugales, pour lesquels la loi prévoit une injonction de soin, rappelle La Croix, qui se demande si on peut vraiment "guérir" ces individus, décrits par une spécialiste comme des hommes souvent "ordinaires", "collègues de travail" ou "pères de famille", très loin, du cliché du "monstre".

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